Critique: Le Faucon Maltais

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San Francisco. Samuel Spade, qui dirige avec Miles Archer une agence de détective privé, reçoit la visite de Miss Wonderly à la recherche de sa sœur, partie avec un certain Thursby. Archer s’occupe de l’affaire et est assassiné. Miss Wonderly, qui s’appelle en réalité Brigid O’Shaughnessy, revient voir Spade, et est persuadée que Thursby a tué Archer alors que la police pense que c’est Spade et tandis que Joel Cairo demande à Spade de retrouver une statuette d’un faucon…

En 1941, John Huston, pour son premier film, décide d’adapter le Faucon Maltais dont a déjà été tiré 2 films. Le film devient l’archétype du film noir avec un Humphrey Bogart en pleine forme, ainsi que le reste des acteurs et la mise en scène de Huston qui impose les codes de ce genre.


Pour la distribution, la Warner propose à une de ces vedettes, George Raft, le rôle principal qu’il refuse considérant le projet comme mineur, Huston propose alors Humphrey Bogart (La Grande Evasion, Casablanca, L’Afican Queen, Le Trésor De La Sierra Madre, Le Grand Sommeil,…), pas encore une grande star. Il est tout simplement imposant en Samuel Spade, détective privé brutal et incisif, qui essaye de résoudre son énigme du Faucon et de retrouver l’assassin de son partenaire. Bogart enchaîne admirablement les émotions et l’ironie avec une justesse et une présence dont il le secret. Un de ces grands rôles. Peter Lorre (M Le Maudit, Casablanca,…) est, lui aussi, exceptionnel en Joël Cairo, en bandit efféminé, prêt à tout pour récupérer la statuette, même à tourner le dos à son supérieur. Il joue très bien la petite frappe avec son côté très féminin tant avec les gestes et le visage qu’avec les paroles. Sydney Greenstreet (Casablanca,…), interprète le gros boss de l’histoire, Kasper Gutman, il est toujours aussi convaincant avec une sérénité qui présente son personnage inébranlable et au dessus de tout le monde. Mary Ostor (le Grand mensonge, …) joue la femme fatale du film, capable d’utiliser son charme pour tromper Spade qui ne se laisse pas avoir et de mentir sur toute l’histoire pour s’en sortir. Des personnages sans scrupules dont le seul but est le bénéfice personnel. A noter aussi, la bonne interprétation, très sombre de Barton Mac Lane en lieutenant Dundy( Cheyenne, Le Trésor De La Sierra Madre,…), et d’Elisha Cook Jr (Le Grand Sommeil, L’Ultime Razzia,…), toujours en petit porte flingue. Une très bonne distribution dont on retrouvera la majorité dans un grand chef d’œuvre, Casablanca.


Après de nombreuses écritures de scenario pour la Warner, John Huston (Le Trésor De La Sierra Madre, Quand La Ville Dort, African Queen, Les Désaxés,…) reçoit le droit de la production de réaliser un film. Avec un budget plutôt serré, il décide d’adapter le Faucon Maltais. Les codes du genre du « film noir » sont mis en place avec le détective avec son imper, la femme fatale, le lieu est la ville présentée dans la nuit et sous la pluie avec de nombreuses scènes sur les trottoirs, une réalisation expressionniste avec un jeu des lumières assez sombres, des personnages ambigus, … Le film est transcendée par la mise en scène de Huston, inspiré par l'expressionnisme allemand : angles extrêmes (beaucoup de contre-plongée asymétriques qui dessinent un univers claustrophobe), silhouettes découpées par les ombres (avec un jeu des lumières assez important et magnifique). Pour donner de l’importance et montrer la supériorité de Sydney Greenstreet, Huston utilise une caméra en contre plongée. La psychologie est un point important du film noir avec ses personnages ambigu avec un passé peu glorieux. William Wyler, ami de Huston, lui aurait donner comme conseil de ne faire que les scènes importantes avec des plans et des dialogues simples et efficaces, ce que fait tout à fait le réalisateur et ce qui donne un film passionnant avec des rebondissements, une certaine complexité (moindre que celle du Grand Sommeil) et un suspens avec la statuette. John Huston film le point de vue de Sam Spade, toute l’histoire est orientée sur l’avancée de son enquête, rien est révélé au spectateur mis a part la mort du partenaire de Spade : la caméra subjective, autre point important du film noir. La simplicité de la réalisation dans le cadrage des plans est parfaitement maîtrisée et apporte toute l’émotion des personnages et présente bien la complexité de ces personnages. Une magnifique réalisation en noir et blanc pour un classique du genre.


Le scénario a été écrit par John Huston, inspiré de l’œuvre, roman policier éponyme de Dashiell Hammett. Huston s’est, à cause du budget, légèrement éloigné du roman. Une des phrases célébres du cinéma est prononcé dans ce film « The stuff that dreams are made of » (« La matière dont sont faits les rêves. ») concernant la statuette du faucon.

Archétype du « Film Noir » et classique du cinéma américain, Le Faucon Maltais de John Huston, outre le fait de la création des codes du genre est la rampe de lancement de la carriére d’une des grandes stars du cinéma, Humphrey Bogart.



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